«TOUT CE QUI EST FAIT SANS VOUS EST CONTRE VOUS, TOUT CE QUI EST FAIT SANS LA FEMME EST CONTRE L’HOMME GRAND H»
Docteur de l’Université d’Abomey-Calavi,
Sofiatou ONIFADÉ BABA-MOUSSA est une digne fille de Porto-Novo. Reçue par Roméose Adounsi-Bah, sur l’émission Femme Leader de Radio Gerddes Fm, la présidente de l’ONG Éwé Tùtù a entretenu les auditeurs sur son parcours scolaire, universitaire, sociale, professionnel et politique en mettant un point d’honneur à exprimer son engagement en faveur de la promotion de la femme à tous les niveaux.
Sofiatou ONIFADÉ BABA-MOUSSA a fait ses premiers pas à l’école sur place à Porto-Novo avant un tour au Togo pour le BEPC avant de prendre son envol pour la France où elle décrocha son Bac scientifique pour des études ayant abouti à un diplôme de maîtrise en biochimie, toujours en France. Le mariage et la maternité n’ont point entamé son goût des études. Car, elle a poursuivi son parcours universitaire avec un DESS en management environnemental et plus récemment son doctorat dans le même domaine.
Parcours professionnel
Plusieurs fois ministre de la République, Sofiatou ONIFADÉ BABA-MOUSSA a fait un parcours des plus exemplaires. Fraîchement rentrée de France en 2000, elle n’a pas hésité à s’engager dans l’enseignement comme professeur de collège après son DESS en management environnemental, option qualité des eaux. Contrairement à l’étiquette de femme Yoruba qui rimererait avec commerce, Sofiatou ONIFADÉ BABA-MOUSSA a préféré gravir les échelons de la vie professionnelle et sociale jusqu’à son premier poste de directrice régionale du centre des œuvres universitaires de l’Université d’Abomey-Calavi avant d’être confirmée Directrice du centre des œuvres universitaires et sociales (D/COUS). Des explications de l’invitée de Roméose Adounsi-Bah, il faut retenir que l’ambiance était meilleure et plus chaleureuse à la tête du COUS-AC qu’au niveau des ministères où les hommes (d’un certain âge) avaient certainement du mal à suivre les ordres d’une femme, d’une jeune femme. Cependant, le virage a été bien négocié à l’instar des prouesses réalisées à la tête du COUS-AC.
Il aura fallu la foi et la détermination dans la dignité pour assurer à la tête des différents ministères (eau et énergies, microfinance, industrie et commerce).
La lenteur administrative pour elle, est un goulot d’étranglement à la performance de l’administration publique. À cela s’ajoute, la difficulté à persuader les collaborateurs, surtout quand on est femme. Généralement, la femme doit faire deux fois, voire trois fois d’efforts que les hommes pour avoir les mêmes résultats. C’est pourquoi elle invite les femmes à ne pas se décourager. Apprendre à la fois à savoir se taire et aussi à ne pas se taire. C’est un juste mélange à cultiver pour s’en sortir.
Quand vous êtes sûres de ce que vous (femmes) êtes entrain de dire, il ne faut pas hésiter à le répéter afin de se faire comprendre.
*Le harcèlement n’est pas à craindre*
Quand vous êtes une femme, peut-être présentable, c’est normal que vous soyez l’objet de certaines convoitises des hommes selon Dr Sofiatou ONIFADÉ BABA-MOUSSA. Mais attention, il faut savoir déceler la chose et remettre l’intéressé à sa place très vite. Mais elle est bien réaliste, car avec le sous-emploi, soutient-elle, il y a de ces hommes pervers qui en abusent. Il faut savoir entreprendre, car de toutes les façons, tout le monde ne peut accéder à l’administration publique. Du reste, selon l’invitée, il a aussi la responsabilité des filles à savoir ériger des barrières dans l’habillement par exemple. «Il faut que nous mettions la mesure dans tous les cas», conclura t’elle sur la question.
*Une vie associative remplie et bien plus*
Très ancrée dans la vie associative depuis la France, Dr Sofiatou ONIFADÉ BABA-MOUSSA était membre de l’ONG Femme action développement solidarité (FADES-ABORI) à son retour au Bénin, membre du réseau RIFONGA et depuis quelques années, Président de l’ONG Éwé Tùtù active dans la protection de l’environnement, le numérique, l’accompagnement des jeunes et surtout des femmes, l’art etc.
La grande vision actuelle, c’est de contribuer à l’amélioration de l’autonomisation des femmes et de leur représentativité dans les instances de prise de décisions. Là-dessus, Éwé Tùtù a organisé dernièrement une séance de sensibilisation à l’endroit des communautés avec l’appui de RIFONGA afin d’attirer l’attention sur l’importance de l’article 144 du code électoral qui prône une discrimination positive en faveur des femmes. Ceci afin d’avoir plus de femmes à la prochaine législature, bien au-delà des 24 garanties par le code électoral. Membre du Bloc Républicain, Dr Sofiatou ONIFADÉ BABA-MOUSSA souhaite vraiment une bonne représentativité des femmes à la prochaine mandature de l’Assemblée nationale bien au-delà de sa propre personne.
*Travail, engagement social et vie familiale*
«Il faut savoir concilier. En dehors d’une aide, il faut surtout trouver le temps pour la famille. En cela, l’accompagnement du mari est important», ce sont là les recettes majeures de l’invitée de l’émission Femme Leader. Actuellement chargée de cours en gestion des déchets dans la formation en master sur traitement et qualité des eaux de la Faculté des sciences de l’UAC, elle invite les femmes intellectuelle, leaders et ou politique à essayer de dialoguer surtout afin de s’entendre sur la gestion du foyer. Aux jeunes filles, elle recommande de bien travailler dans la rigueur et la discipline pour forcer l’admiration, aller le plus loin possible dans leur domaine de compétence.
En conclusion, sans être si péremptoire, elle lance à l’endroit des femmes : *«Tout ce qui est fait sans vous est contre vous, tout ce qui est fait sans la femme est contre l’Homme»*.